Ce confinement a été plus ou moins bien vécu selon les personnes, et j’avais envie de vous parler de la façon dont moi je l’ai vécu, et sur ce que j’en retiens maintenant que nous avons repris une vie plus ou moins normale. Il faut savoir que lorsque ce confinement a été mis en place, j’étais en vacances. Je m’étais pris une petite semaine histoire de souffler un peu et surtout de pouvoir avancer dans les préparatifs de notre mariage qui arrivait à grands pas. Autant vous dire que lorsque Mr Macron a annoncé le lundi soir qu’on ne devait plus sortir de chez nous à partir du lendemain, je me suis dit que j’aurais mieux fait de les prendre avant…
Dans un premier temps il y a eu le stress au sujet du travail. Comme j’étais en congé, même si on nous en avait un peu parlé la semaine précédente, je ne savais pas du tout quelle organisation allait être retenue. Pour ceux qui ne suivent pas ce blog depuis le début, petit rappel : je suis assistante sociale au sein d’un CSAPA (Centre de Soins, d’Accompagnement et de Prévention en Addiction), avec un petit temps sur le pôle logement. En ce qui concerne le logement, je travaille principalement en visite à domicile mais le suivi pouvait se faire en télétravail, par téléphone, même si ce n’est pas l’idéal.
Concernant le CSAPA en revanche, impossible de fermer la boutique, sous peine de priver les personnes que nous accompagnons de leur traitement de substitution. Il nous a donc fallu nous adapter à la situation, trouver une organisation qui ne mettrait ni nous ni les patients en danger. Comme partout je pense, les premiers jours ont été difficiles : la peur, l’angoisse de ramener ce satané virus à la maison et surtout le temps nécessaire à adapter toutes les façons de travailler. Finalement, grâce à mes vacances j’ai pu échapper à ce temps de latence où tout le monde tâtonnait pour trouver un équilibre. Quand je suis revenue le lundi suivant, tout roulait et je n’avais plus qu’à prendre le train en marche et suivre le mouvement.

Au début, je n’étais pas particulièrement enchantée à l’idée de venir travailler, ce virus me terrorisait. Mais nous alternions un jour sur deux entre présences au bureau et télétravail et, finalement, je suis bien contente d’avoir continué à travailler car cela m’a permis de trouver le temps moins long, et surtout de sortir de chez moi et de socialiser avec des gens en chair et en os.
Les jours où je n’étais pas au bureau, j’avais plus de temps pour m’occuper de moi, de la maison, de ce blog également car j’ai mis ce temps à profit pour me familiariser avec le référencement, les outils de création de visuels, et plein d’autres choses dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Ça n’a donc pas été du temps perdu à être vautré dans le canapé devant la TV (enfin pas tout le temps quoi).
Au bout de deux ou trois semaines, je me suis rendu compte que ce confinement me faisait du bien. Alors certes, mes proches me manquaient, mais cela faisait si longtemps que je disais que j’aimerais mettre ma vie en pause un petit instant, et là ça y est, c’était enfin là, je pouvais prendre le temps de faire et d’apprécier les choses, et ce confinement est devenu un moment plutôt agréable.

Il aurait sûrement été beaucoup moins agréable si nous n’avions pas eu toutes ces technologies qui nous ont permis de rester en contact avec nos proches, que ce soit par le biais de Visio ou d’application pour jouer en ligne.
Avec ma sœur, nous avons même fait du sport ensemble. Ça demande de l’organisation pour mettre la même vidéo au même moment et tout en faisant l’appel visio, mais c’était rigolo et ça a fait du bien. Bon, ça n’a pas duré longtemps, mais ça a fait du bien. Nous avons également fait des apéros-visio avec mes parents, mais la chose que j’ai préféré durant ce confinement, c’est l’apéro-visio avec les copines. Nous sommes 6, et même si nous habitons assez près les unes des autres, il n’est pas toujours évident de se réunir toutes en même temps. Et là, comme par magie, nous étions éloignées physiquement mais nous n’avons presque jamais été aussi proches, parce que tous les samedis nous étions ensemble. Nous savions que quoi qu’il arrive, samedi à 19h30 nous allions retrouver nos copines depuis les fins fonds de notre canapé. Et ça c’était vraiment trop cool !
Il y a eu la cohabitation avec Doudou également. Nous n’avons pas le même rythme de vie. Je fais 9h-17h du lundi au vendredi, et lui fait les 5×8, c’est-à-dire qu’il alterne entre l’après-midi, le matin et la nuit, parfois la semaine, parfois le week-end. Il y a donc des semaines où nous ne nous voyons que très peu. Et là, d’un coup, il passait en horaire de semaine avec des jours chômés, et moi je n’étais au bureau que 2 à 3 jours par semaine. On s’est dit que bon, au moins si on passe le confinement sans s’entretuer et qu’on s’aime toujours à la fin, ce sera un bon test et on pourra se marier tranquille après ça. Forcément, ça n’a pas été magnifique tous les jours, mais dans l’ensemble on s’en est plutôt bien sorti. Et j’ai même adoré pouvoir passer autant de temps avec mon homme. Pour une fois, là encore, nous avions le temps de faire les choses, d’apprécier des petits bonheurs anodins. Nous avons la chance d’avoir une cour, donc nous avons pu profiter du soleil en amoureux, je ne suis même pas sûre qu’on ait déjà pu faire ça auparavant.

Mais ce confinement n’a pas été fait que de joie, ç’aurait été trop beau… Notre mariage était prévu pour le 13 juin 2020. Nous nous sommes préparés au fur et à mesure à l’éventualité de devoir le reporter, nous en avons beaucoup parlé, ne serait-ce que pour avoir une idée de la période à laquelle nous aimerions que ça se fasse s’il fallait en arriver là, afin d’être au taquet le moment venu. Et je dois avouer que, même si je m’y étais préparé, ça a été un petit peu dur à encaisser lorsque, lors d’une nouvelle allocution, le président a annoncé que dans tous les cas les rassemblements de plus de 10 à 20 personnes seraient interdits jusqu’au moins le mois de juillet. On s’est regardé, et on s’est dit “bon bah ça y est, on n’a plus le choix, il faut qu’on décale”. On savait que ni l’un ni l’autre ne voulaient devoir choisir parmi nos invités. Et quand bien même, ne serait-ce que la famille très proche : on dépassait les 20 personnes. J’ai versé ma petite larme ce soir-là, et on a prévenu tout le monde. Le lendemain, je travaillais, j’étais en panique totale ! Heureusement, nous nous complétons bien avec Doudou : je suis douée pour tout réfléchir et planifier à l’avance et, lui, il sait garder la tête froide pour gérer les situations d’urgences ou de crise. Là, clairement, on était en pleine situation de crise ! Et il a assuré.
Grâce au fait que nous en avions déjà beaucoup parlé au préalable, dès le lendemain matin il a pu contacter les prestataires les plus importants, à savoir les salles de réception, le traiteur et la mairie. Nous n’avons pas eu vraiment le choix de la nouvelle date, mais par chance celle qui correspondait à tout le monde tombait dans la période que nous voulions. Et tout s’est enchaîné, on a contacté les autres prestataires qui étaient tous libres ce jour-là. Nous avons même pu faire changer la date gravée dans les alliances. Un véritable soulagement, d’une part de ne pas avoir à repartir de zéro, et d’autre part de ne pas perdre un centime sur les arrhes que nous avions déjà laissées. Si nous n’avions pas envisagé cette situation, nous n’aurions certainement pas pu être aussi réactifs et il aurait sans doute été difficile de tout changer aussi rapidement.

Et puis la nature, on en parle de la nature . Qu’elles étaient belles nos villes et campagnes ! Je vous vois arriver et je vous arrête tout de suite : bien sûr que nous ne sommes pas allés nous balader je ne sais où, mais je travaille à 30 km de chez moi alors j’ai pu admirer cette nature qui semblait renaître avec la quasi-absence d’activité de l’homme.
Le monde d’après, nous en avons beaucoup parlé et entendu parler. J’espère qu’il y en aura un, mais quand on voit l’état des espaces publics (parcs, plages…) depuis le déconfinement, avec tant de déchets laissés partout, ça laisse perplexe. Pour moi, et c’est mon avis très personnel, ce monde d’après ne pourra pas se faire uniquement en relocalisant en France la fabrication de divers produits de première nécessité. Il faut voir plus grand, après avoir vu cette nature florissante, on ne peut plus fermer les yeux sur l’impact néfaste de l’activité de l’Homme sur la planète.

Le monde d’après est également fait de beaucoup de malheur pour le moment. Beaucoup de personnes se sont retrouvées au chômage, ont eu de grosses baisses de salaires, la précarité a touché de nouveaux ménages et s’est installée encore plus chez ceux les plus modestes. Un nouveau monde est à construire, de nouvelles solidarités se sont créées et sont à maintenir et à développer.
C’est très bien d’avoir applaudi, remercié et félicité le personnel soignant et tous ceux qui nous ont permis de vivre durant ce confinement, parce qu’ils le méritent, mais ces personnes descendent régulièrement dans la rue pour dénoncer leurs conditions de travail et leurs conditions de vie, depuis des années, qui les a écoutés ? Aurait-on dû vivre ce confinement aussi violemment si les hôpitaux avaient bénéficié des moyens qu’ils réclament depuis des années en faisant grève ? Des grèves qui, je le rappelle, se limitent à porter un brassard par-dessus sa blouse car ils ont des vies à sauver, tous les jours. C’est très bien de leur décerner des médailles à tour de bras, mais est-ce que cela changera quelque chose à leur vie quotidienne ? Je ne pense pas. Espérons qu’ils ne soient pas une nouvelle fois les oubliés du monde d’après.
Et vous, comment s’est passé votre confinement et comment imaginez-vous le monde d’après ?
Coucou !! Finalement j’ai apprécié énormément cette période de confinement. Ça nous a permis de passer du temps en famille avec mon mari et mon fils et de nous retrouver. En ce qui me concerne ça m’a permis de me poser et de prendre du recul pour me recentrer sur l’essentiel. Ça fait un bien fou !!!
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Exactement, pouvoir passer du temps ensemble est au final le bien le plus précieux que l’on puisse avoir, et cette période nous l’a bien rappelé 😊
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Je me suis retrouvé dans votre article ! Nous devions nous marier le 27 juin et avons suivi a peu près le même cheminement.
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J’espère que le report n’a pas été trop compliqué pour vous. Même si ça fait mal au coeur si près du grand jour, on se dit que ça fera une histoire originale à raconter à nos enfants 😅
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